Patenaude et Centre de services scolaire des Hautes-Rivières, 2024 QCTAT 449

Date de décision: 08/02/2024

Mots-clés: Article 2 LATMP, Décision défavorable à l'employeur, Décision favorable à la travailleuse, Enseignante, Événement imprévu et soudain, Lésion psychologique, Lésions psychique, Requête en révision ou en révocation, Trouble d’adaptation avec humeur anxio-dépressive

Il s’agit d’une décision relative à une requête en révision ou en révocation portée par l’employeur. (TAT2) Le Tribunal est d’avis que la preuve d’un vice de fond de nature à invalider la décision rendue par TAT-1 ne lui a pas été faite. La décision rendue le 26 mai 2023 est donc maintenue.

Dans cette affaire, la CNESST refusait de reconnaitre comme étant une lésion professionnelle le diagnostic de trouble d’adaptation avec humeur anxiodépressive d’une enseignante d’anglais. La travailleuse avait été contrainte de modifier sa façon d’enseigner dans le contexte de la pandémie de la Covid-19. Ces modifications avaient engendré de nombreuses complications et des tensions dans son milieu de travail.

Le TAT conclut qu’en matière de lésions psychiques, l’exigence voulant qu’un événement soit objectivement traumatisant et qu’il déborde du cadre normal et habituel du travail pour être considéré « imprévu et soudain » n’a pas lieu d’être.

Dans son analyse, le Tribunal constate que la Loi ne crée aucune distinction entre les lésions de nature psychique et celles de nature physique. Les critères qui permettent la reconnaissance d’une lésion psychique ne devraient donc pas être plus lourds que ceux exigés dans le cadre d’une lésion physique. Or, une gravité objective n’est pas nécessaire pour reconnaître qu’un événement imprévu et soudain a entraîné une lésion physique.

De plus, un événement ne devrait pas avoir à sortir du cadre ordinaire du travail pour être considéré comme imprévu et soudain en matière de lésions psychiques puisque ce n’est pas un critère en matière de lésions physiques. Cet élément peut contribuer à démontrer qu’un événement était imprévu, mais il ne constitue pas une condition indispensable.

De l’avis du TAT, la gravité objective et son impact réel sur le travailleur doivent plutôt s’apprécier lors de l’analyse de la causalité entre l’événement imprévu et soudain survenu et le diagnostic du travailleur. Ainsi, bien que les événements reconnus comme constituant l’événement imprévu et soudain sont d’une faible gravité objective, la lésion psychique de la travailleuse est acceptée.

 

Télécharger le document

Résultats connexes

Rodrigue et Grues GR/Soudure GR, 2022 QCTAT 5011

Date de décision: 08/11/2022

Mots-clés: Agent d'indemnisation, Article 358 LATMP, Article 358.2 LATMP, Article 67 LATMP, Assurance emploi, Calcul de l'indemnité de remplacement du revenu, Calcul du revenu brut, Décision favorable au travailleur, Hors délai excusé, Interprétation large et libérale, Lésion professionnelle, Monteur de structures d'acier, Motif raisonnable

Charbonneau et Sécurité incendie — Ville de Montréal, 2018 QCTAT 3251

Date de décision: 29/06/2018

Mots-clés: Alerte aux décibels, Article 29 LATMP, Bruit excessif, Décision favorable au travailleur, Études de bruit, Niveau de bruit, Normes, Pompier, Preuve d'exposition au bruit, Retraite, Surdité professionnelle

Pépin et Chapiteaux Classic inc., 2017 QCTAT 5247

Date de décision: 17/11/2017

Mots-clés: Article 2 LATMP, Cadence, Décision favorable à la travailleuse, Épicondylite, LATMP, Maladie professionnelle, Mouvements répétés, Notion de lésion professionnelle, Présomption de maladie professionnelle, Répétitions, Rotations, Tendinite, Tendinopathie de la coiffe des rotateurs