C.H. et Coopérative A, 2022 QCTAT 5231
Date de décision: 21/11/2022
Mots-clés: Ambulancier, Cialis, Décision favorable au travailleur, Dysfonction érectile, Syndrome de choc post-traumatique, Théorie du crâne fragile
Le travailleur, un ambulancier, a subi une lésion professionnelle le 14 août 2018 dont le diagnostic est un syndrome de choc post-traumatique. Le 12 novembre 2018, il dépose une réclamation afin de faire reconnaitre que le nouveau diagnostic de dysfonction érectile est en lien avec la lésion professionnelle et il demande également que lui soit remboursé le médicament Cialis prescrit.
Pour établir le lien entre le nouveau diagnostic et la lésion professionnelle initiale, la preuve, tant factuelle que médicale, doit démontrer de façon prépondérante l’existence d’un lien entre le nouveau diagnostic et la lésion professionnelle.
En 2009, le travailleur a vécu un événement traumatique au travail, qui n’a pas été reconnu comme lésion professionnelle par la CSST. Toutefois, dans le cadre d’une entente intervenue au civil, cette dernière a accepté de rembourser certains traitements, dont le médicament Trintellix. C’est en 2016 que les problèmes érectiles du travailleur débutent. Le Tribunal conclut que la théorie du crâne fragile trouve application en l’espèce et qu’ainsi, il faut prendre le travailleur dans l’état où il était lors de l’évènement.
La preuve médicale est déterminante à l’effet que la lésion professionnelle du 14 août 2018 et les effets du médicament Trintellix sont à l’origine de l’aggravation des problèmes érectiles du travailleur. Le Tribunal souligne que cela ne change rien qu’il ait eu une condition médicale préalable à l’événement puisque si une condition personnelle est aggravée à la suite d’un événement imprévu et soudain, elle est considérée comme lésion professionnelle.
Le Tribunal conclut que la dysfonction érectile est en relation avec la lésion professionnelle subie le 14 août 2018 et que le travailleur a droit au remboursement du médicament Cialis.